Codex de Ménandre
Ce papyrus contient trois comédies de Ménandre. Daté du 3e siècle de notre ère,
c'est un précieux témoignage du succès de ce poète comique athénien
Les papyrus Bodmer IV, XXV, XXVI composés de trois comédies de Ménandre, constituent en fait le contenu d’un seul « codex » (dans ce cas, un seul cahier de papyrus), le « codex Bodmer de Ménandre » (cote PB M d’après la nouvelle cotation Sharp/Nongbri, 2018). On le date du 3ème siècle de notre ère. Il constitue à ce titre, et tout d’abord, un précieux témoignage du succès de ce poète comique athénien près d’un demi-millénaire après sa disparition. Cependant, la célébrité du document tient avant tout au fait qu’il comporte l’unique pièce intégrale de Ménandre connue à ce jour, le « Dyscolos » (« bourru », « pénible »), pièce qui avait également pour titre « Le Misanthrope ». Jusqu’à la publication de cette comédie (1958) il ne restait de Ménandre que des citations de quelques vers, peu à peu rejointes, dès le 19ème siècle, par des témoignages papyrologiques plus étendus mais fragmentaires.
On commencera par un survol de l’époque et du milieu dans lequel on peut penser que le codex Bodmer de Ménandre fut copié (ce sera l’occasion de rappeler la manière dont le livre en forme de « volumen » s’est vu progressivement remplacé par le livre en forme de « codex »). La suite comportera une description détaillée du codex Bodmer de Ménandre (type d’écriture, spécificités de la copie notamment). Enfin, il conviendra d’évoquer l’étrange éclipse de Ménandre durant des siècles et le rôle de premier plan que le codex Bodmer de Ménandre a joué et joue encore dans les progrès de notre connaissance de ce grand auteur, qu’on a placé au point de départ du théâtre comique européen, et de notre connaissance du théâtre antique en général.
André Hurst, Université de Genève