"Le paté que tu nous as envoyé est..."

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Constellation Manuscrits Autographes

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Lettre autographe non signée adressée à sa sœur.

Auteur:	Ingres, Jean-Auguste-Dominique
Titre:	"Le paté que tu nous as envoyé est..."
Langue:	French
Nombre de scans:	4
Type:	Manuscript

Contexte-intertexteLe peintre avait deux sœurs: Jeanne (dite "Augustine") Ingres (1787-1863) et Jeanne Anne Marie Ingres (1790-1870). Pour plus de précisions à ce sujet, cf. TERNOIS, Daniel, Les dessins d'Ingres au Musée de Montauban: les portraits, Volume 1, Les Presses artistiques, Paris, 1959, p.60.

Cette lettre, particulièrement précieuse, témoigne de l'attachement et du soutien du peintre vis-à-vis de sa sœur ("ton frère qui t'aime et sur lequel tu peux toujours compter"): Ingres, informé de sa situation et de son "nouveau logement" ("qui ne doit pas être très éloigné de la rue de notre naissance"), lui envoie une pension de 1.200 francs. Malgré la distance, le peintre resta très attaché à sa famille et à son "pays" (en témoigne sur ce point la correspondance, emprunte de beaucoup de nostalgie, entretenue avec son ami intime Jean-François Gilibert, avocat originaire de Montauban).

Dans ce manuscrit, Ingres mentionne également "Mr Cambon Père" qui est le père d'Armand Cambon (1819-1885), cousin éloigné qui deviendra l'un des disciples du peintre. Cambon Père, notaire à Montauban, semble avoir été l'intermédiaire entre Ingres et sa sœur Jeanne.

TypeManuscript
Collation1 bifeuillet (208 mm de longueur). Papier vergé. Trace d'un tampon sec aux initiales de l'auteur ("D I") à l'angle inférieur droit du fol. 2v. (d'après la position du tampon, le bifeuillet est à l'envers, le tampon aurait vraisemblablement dû figurer en en-tête, à l'angle sup. gauche). Texte écrit à l'encre noire au fol. 1r. Marge à gauche. Traces de pliures médianes (verticale et horizontale). Au fol. 1r., vingt-quatre lignes de texte dont ces premières lignes: "Paris 25 Decembre / Ma chere soeur". Empreintes de doigt à la deuxième moitié du feuillet (bord gauche). Deux attributions d'auteur au crayon de papier par une main de libraire (fol. 1r. marge supérieure).
Support matérielLe papier présente les traces d'un timbre sec au chiffre de l'auteur "D" et "I". L'apposition des initiales au tampon sec n'était pas d'un usage très courant, bien que la pratique soit évoquée dans un manuel de l'époque: "... on marque depuis quelques années un des coins du papier avec un timbre sec, portant les armes ou les lettres initiales du nom de celui qui écrit. " (cf. Comtesse de Bradi, Le secrétaire du dix-neuvième siècle, faisant suite au savoir-vivre en France, Levrault, Paris, 1844, p.21).

Remarques généralesCette lettre est un témoin manuscrit unique du rapport d'Ingres à sa famille demeurée à Montauban. Le peintre n'a pu se rendre dans sa ville natale qu'une seule fois après son départ pour Paris à onze ans (Ingres y retourne en 1826 pour accompagner son œuvre Le Vœu de Louis XIII, réalisée en 1824 pour la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Montauban). Les parents du peintre étant décédés (le père en 1814 et la mère en 1817), seules ses deux sœurs y résident encore à cette période. Durant ce séjour, il aurait réalisé Le Portrait de Clémence Déchy (également intitulé Ingres et ses sœurs).

Le nom de "Clémence", mentionné dans le texte, indique que cette lettre est adressée à sa sœur Jeanne dite "Augustine" (1787-1863), mère d'une fille portant ce prénom. Clémence (1819-1840) naît dans des circonstances délicates pour l'époque. Sur la base des conditions évoquées par Henry Lapauze dans Ingres, sa vie et son œuvre (1780-1867) d'après des documents inédits, (éd. G. Petit, Paris, 1911, p.242 et n.1), la rédaction du document pourrait difficilement être postérieure à 1824.
RésuméLettre autographe non signée adressée à sa sœur.
Bibliographie- Ingres d'après une correspondance inédite, éd. Auguste-Jean Boyer d'Agen, Daragon, Paris, 1909.
- LAPAUZE, Henry, Ingres, sa vie et son œuvre (1780-1867) d'après des documents inédits, G. Petit, Paris, 1911.